News
Contact
Visiteurs
Visiteurs
DOA
Les Amis de l'Orgue de Cernay
Orgue JOSEPH RINCKENBACH de Cernay

Historique

Il semble que l'Eglise possédât des orgues depuis fort longtemps. La première mention d'orgues à Cernay date de 1489. Malheureusement, il n'y a plus de description de l'instrument.

En 1670 on note la construction d'un instrument par J.J. AEBI.

En 1718, Rodolphe BOSSARD accorde l'orgue et la régale. La première trace de restauration date de 1780 où Rabiny, originaire de Dijon, mais demeurant à Rouffach, fournit en 1786 et pour 3 600 livres tournois un orgue de 8 pieds dont le buffet avait 15 pieds de hauteur, une façade en chêne et le reste en sapin. Il rajouta en 1787 une paire de voix humaines pour 200 livres.

Afin de réparer les dégâts causés par la Révolution, une première remise en état eu lieu en 1822, suivie d'une seconde en 1840 effectuée par M. Callinet de Rouffach.

La construction d'une église plus grande fut commencée en 1891 pour un montant de 335 000 Marks.

Les premières orgues dues à Martin RINCKENBACH furent construites en 1893 pour la somme de 13 000 Marks. Elles portaient le numéro d'Opus 39. Il s'agissait d'un ensemble à traction mécanique de 30 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier. Le buffet a été réalisé par Klem de Colmar. Elles furent totalement détruites lors de première guerre mondiale en même temps que l'Eglise St Etienne elle-même.

Après la guerre, la décision de reconstruire l'Eglise fut rapidement prise. Elle fut consacrée le 26 Décembre 1925 (jour de la St Etienne) par Mgr Ruch évêque de Strasbourg. Les cloches furent bénites en Avril 1926.

Le nouvel orgue ( Opus 179 ) fut construit en 1927 par Joseph RINCKENBACH. Il comportait au moment de sa construction, 39 jeux répartis sur 2 claviers et un pédalier. Il était à traction " électro-pneumatique avec rouleau automatique ", et comportait des sommiers à membranes. Sa composition est typique de la manière tardive du facteur, influencée par l'esthétique parisienne symphonique de la fin du XIX° siècle avec un énorme récit expressif de 17 jeux, comportant une octave aiguë réelle, fond et anches de 16', flûtes harmoniques 8',4',2' et au clavier du grand-orgue, une série de mutations relativement rare en France à cette époque, allant jusqu'au piccolo 1', annonçant avant l'heure le mouvement néo-classique. L'inauguration eu lieu le 26 Février 1928.

Le buffet provient à nouveau de la maison KLEM. Les 13 plates-faces centrales comportent uniquement des tuyaux muets. Les sommiers sont à membranes: 4 sommiers pour le Grand-Orgue, 3 pour la Pédale.

J. Rinckenbach ne construisit qu'un autre récit plus important, disparu à ce jour, avec 18 jeux à la Collégiale St Martin de Colmar.Cette production particulière a permis d'écrire que J. Rinckenbach avec E. Roethinger, a forgé le style de l'orgue alsacien du XX° siècle. L'instrument comporte aussi, chose rare pour l'époque, un tiroir de présélection, unique en Alsace et sans doute aussi pour l'époque en France, permettant de préparer la registration d'une pièce et de changer facilement de couleur sonore en cours d'interprétation.

Vue de la console Vue de la tablette de pré-sélection

Peu de temps après sa construction, l'instrument est modifié, par J. Rinckenbach, ou par le liquidateur de la Manufacture, J. Lapresté. Une nouvelle console est installée, permettant de séparer le récit en 2 claviers expressifs placés de part et d'autres de l'instrument contre les murs latéraux de l'église. L'ensemble reste homogène; la composition n'est que légèrement modifiée puisque le plein-jeu du récit passe de IV-V rangs à III rangs.

En 1946, E.-A Roethinger est chargé de réparer les dommages causés par la guerre 39-45 et modifie la composition: au second clavier (" Positif expressif "), est installée une quinte 2 2/3 conique, une tierce, un larigot et une cymbale III rangs, tous ces jeux remplaçant des jeux de 8' ou de 4' de J. Rinckenbach dont les râteliers et les faux-sommiers refeutrés subsistent. En même temps, la traction est électrifiée.

En 1980, Jean Georges Koenig, facteur d'orgues à Sarre-Union, effectue un relevage et modifie un peu la composition: il déplace le Piccolo du grand-orgue sur une chape restée vide au positif et, sur les deux places ainsi vacantes (tierce et piccolo) au grand-orgue installe un plein-jeu de VII rangs (fourniture III 1/3 et cymbale IV 1) d'inspiration classique, dont, la sonorité ne se marie pas à l'harmonisation de tendance symphonique de l'instrument. Les travaux sont reçus par l'Abbé J.-J. Rosenblatt le 21 Avril 1982.


Restauration

La traction électro-pneumatique accusait de sérieux et inquiétants signes de fatigue. La transmission au départ de la console n'était plus fiable, plusieurs jeux ne pouvaient plus être appelés.

Par ailleurs les peaux du réservoir primaire étaient totalement desséchées et ne lui permettaient plus de se remplir. La partie électrique de l'installation (moteur de la soufflerie et commande de la traction) n'était plus conformes aux normes de sécurité requises en matière de protection incendie.

Cependant, la beauté de l'harmonisation due à Joseph Rinckenbach, d'autant plus soignée que le matériel sonore lui-même était de médiocre qualité (tuyauterie de métal en zinc jusqu'au 2 2/3, alliages pauvres pour le reste) et le pourcentage élevé de matériel d'origine de l'orgue de 1928 parvenu jusqu'à nous (4 jeux seulement sur les 39 d'origine ont disparu: Basson 8-16, Clairon harmonique 4, Viole de gambe 8 et Unda maris 8) justifiaient l'intérêt porté à cet instrument qui méritait une restauration dans le respect de son esthétique d'origine.

Ce diagnostic effectué en 1993 en gardant l'objectif de conserver à l'orgue le caractère que lui a donné son constructeur, en particulier: le respect de l'harmonisation d'origine, le fonctionnement parfait de la traction, l'application des dernières normes de sécurité, entraîna un démontage complet de l'instrument pour: restaurer les sommiers, la tuyauterie, la soufflerie, recâbler la console, redonner à l'instrument sa composition d'origine.

L'instrument a été rénové par Michel Gaillard de la Manufacture AUBERTIN en 1997 et 1998 et le concert inaugural donné par Olivier LATRY titulaire des Grandes Orgues de N.D. de Paris le 20 Septembre 1998 fut un grand succès. Tout en présentant un répertoire très large de Dandrieu (XVII ème siècle) à Vierne (XX ème siècle), en passant par Boëly et Lefébure-Wély, il a particulièrement mis en valeur la vaste palette sonore de l'instrument en jouant Franck et Widor. Le concert se termina par une improvisation époustouflante laissant libre court à l'inspiration de l'Artiste sur l'air bien connu ici du " Hans im Schnokeloch ".

Vue de la tablette de pré-sélection Vue de l'intérieur de l'orgue

La composition

I Grand Orgue
(56 notes)
II Positif Expressif
(56 notes)
III Récit Expressif
(56 notes)
Pédale
Bourdon 16' Cor de nuit 8' Quintaton 16' Soubasse 16'
Montre 16' Flûte harmonique 8' Principal 8' Flûte 16'
Bourdon 8' Salicional 8' Viole de gambe 8' Contrebasse 16'
Gemshorn 8' Unda Maris 8' Voix céleste 8' Flûte 8'
Violoncelle 8' Flûte octaviante 4' Fugara 4' Bourdon 8'
Flûte majeure 8' Octavin 2' Basson 16' Flûte 4'
Prestant 4' Plein-jeu Trompette 8' Tuba 16'
Flûte à cheminée 4' Clarinette 8' Basson - Hautbois 8'
Nasard 2'2/3 Voix humaine 8' Trémolo - Récit
Doublette 2' Trémolo Positif
Tierce 1'3/5
Piccolo 1'
Cornet V rangs G.O. en 8 ( Appel G.O.)
Trompette 8' G.O. en 16
Clairon 4' Positif en 16
Positif / G.O. en 16, 8, 4
Récit en 4
Récit sur G.O. en 8 / 4
Récit / Positif en 8 / 4
Tirasses G.O.
Positif
Récit
Tirasse Récit en 4
Crescendo général
Annulation générale
15 combinaisons ajustables
(3 par plan sonore, 3 générales )